Du rêve asiatique au rêve drômois ou comment passer de l’imaginaire du lointain à celui de la proximité. 

Pourquoi avoir quitté l'Asie et un poste à responsabilité dans une entreprise que j'ai crée, et qu’avec Jérémy Grasset, mon associé et ami, et des équipes de talent, nous avons développé durant toutes ces années, pour rentrer en France et repartir d'une page blanche?

Ce changement est né d’un ressenti et d’une prise de conscience intense de l’urgence de changer de cap, face aux « externalités négatives » du voyage long courrier sur le réchauffement climatique. Un choix radical mais inéluctable, une fois conscient du fait que malgré tous les efforts possibles que nous avions pris pour minimiser les émissions de Co2 durant le voyage, il restait 80% des émissions qui étaient impondérables : l’avion ! 

En réponse à cette réalité climatique et plus généralement écologique, il me semble clair qu’il s’agit moins d’un problème à résoudre qu’une révolution culturelle à mener. Un changement de paradigme qui consiste d’abord à reconnecter l’humain à son cœur et à la Terre pour redevenir sensible, capable de saisir de tout son Être, la notion d’interdépendance. C’est seulement ainsi que nous, collectivement, transformerons durablement notre manière de penser et de vivre  le monde, pour faire éclore un monde nouveau, qui soit au service du Vivant. Car rien n’est plus puissant qu’un changement de vision du monde, et pour changer de vision, nous avons besoin à la fois de connaissance, de réflexion, et d’émotion, et pour ce faire, d’aller rencontrer le monde, et de s’immerger pour vivre une véritable expérience sensorielle.

C’est animé par l’envie de participer à ce nouvel imaginaire, en lien avec mon expérience et ma passion pour le voyage, que je participe avec Etienne Giroud, mon associé chez Chemins, et quelques autres néo agences de voyages, à dessiner les contours d’une nouvelle façon de voyager. Avec Chemins, nous créons des voyages itinérants et ressourçants à vélo électrique pour explorer des territoires de l’Hexagone en mode slow, à la rencontre de celles et ceux qui font le territoire, et le réinventent. 

Il est désormais acquis que les trois quarts des émissions de gaz à effet de serre liées au tourisme en France résultent du transport, et principalement du trajet domicile/destination. Il est également largement admis que le train est, dans la plupart des cas, la meilleure option de déplacement pour réduire l’empreinte des voyageurs, après la marche, le cheval, la voile, et le vélo, même électrique!

Depuis quelques années, les initiatives publiques et (surtout !) privées se multiplient pour promouvoir le goût de l’expérience ferroviaire. Un grand Big Up à Oui au train de nuit, Railcoop, Voyager en train, Mollow, Hourrail ou encore Midnight Trains pour leur promotion active du voyage en train, mais aussi à la région Occitanie et son Occitanie Rail Tour, pour 10 Euros/J illimité.

Pour autant, la France est loin de proposer une offre à la hauteur de nouvelles attentes et de nouvelles contraintes (passer à 2 T de CO2e par personne en 2050). Certes il est facile et rapide (mais pas toujours bon marché) de voyager de Paris à Marseille, ou de Bordeaux à Toulouse, mais le maillage territorial est encore beaucoup trop faible. Les pouvoirs publics ont tout centré sur le TGV, mais qu’en est-il des petites lignes qui devraient irriguer l’Hexagone? A titre d’exemple, j’ai tenté un Briançon - Lourdes récemment. Résultat? 13 heures de trajet, malheureusement pas en train de nuit, et heureusement sans vélo. Qu’en est-il des TGV et TER quand on voyage à vélo, et a fortiori en famille (vélo long tail, remorque…)? C’est compliqué (pour le vélo) et interdit (pour les cargo, longtail, remorques). On est encore très loin des ambitions de décarbonisation des transports. 

Avec Chemins, nous sommes partis de ce constat : il est compliqué voir impossible de voyager en train avec son matériel de mobilité douce ! 

Et comme notre dada, c’est l'itinérance à vélo, nous avons trouvé des solutions :

1/ Créer des hub qu’on appelle ‘’camp de base’’ dans ou proche d’une gare SNCF, dans lequel on stocke nos vélos et accessoires et on accueille les voyageurs qui s’acheminent en train.

2/ Proposer une sélection de vélos ultra qualitatifs et inclusifs. Des vélos ‘’pour tous’’, c’est à dire des vélos à assistance électrique (toute personne en bonne santé peut rouler en VAE, pas besoin d'avoir des jambes d’acier), avec des modèles  pour les adultes, dont la plupart sont longtail, car ils permettent de transporter 1 ou 2 enfants, et/ou des bagages, bien plus volumineux que dans des sacoches latérales, donc au poil pour un voyage de plusieurs jours, surtout en famille, mais aussi des modèles pour les grands enfants et pré ados (24 pouces), et des remorques pour les tout petits. 

3/ Permettre aux voyageurs de sortir des sentiers battus, en étant guidé par une Appli mobile, grâce à laquelle le voyageur pédale sur des petites routes, chemins carrossables et pistes cyclables en pleine nature, s’approvisionne chez des producteurs locaux en circuit-court, découvre des pépites naturelles et culturelles tout au long du parcours. 

4/ Faciliter le lien social grâce à des rencontres avec des personnes passionnées, passionnantes et engagées, lors de dégustations,  explications et ateliers créatifs, sélectionnées minutieusement. 

5/ Réserver des hébergements authentiques et intimistes, que ce soit dans une cabane perchée dans les arbres ou dans une bastide cosy.

6/ Dessiner des voyages sur mesure, et être en contact avec les voyageurs tout au long de leur circuit.

L’offre de Chemins? Une expérience unique de voyage itinérant qui permet de s’évader au cœur de territoires singuliers et préservés, d’entrer dans les coulisses de celles et ceux qui ‘’font’’ le territoire, d’écouter des histoires passionnantes et de créer des souvenirs inédits, en famille, en couple,  entres amis ou entre collaborateurs. 

A ce jour, nous accueillons les voyageurs à Montélimar (gare TGV), Tain L’Hermitage (gare TER) et Die (gare TER et train de nuit Paris-Briançon), points de départ de micro-aventures et méga-aventures en Drôme, en Ardèche, en Lozère, en haute-Loire et dans le Haut-Vaucluse.

Notre ambition? Penser coopération pour inventer ensemble des solutions collectives innovantes, en développant de nouveaux camps de base sous forme de réseaux, disséminés sur différents territoires de l’hexagone. 

Le concept vous intéresse? Explorez nos carnets de voyage à vélo électrique

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Crédit photo : Simon Saliot